Le carnet du CFC

Le CFC sur le Transgriottin (Port-aux-Cerises)

François Borie

Le Chemin de fer des Chanteraines rend visite au Chemin de Fer du Port aux Cerises...


Cet après-midi, un groupe de membres du CFC avait rendez-vous au terminus du petit train du Port aux Cerises près de la capitainerie.

Nous avons été accueillis par l'équipe de l'UCPA, exploitant du train.


Après quelque minutes de parcours, le train nous dépose à la station située près de l'atelier-dépôt, terminus provisoire de la ligne en attendant la remise en état de la section nord.


Dans le dépôt, nous découvrons le matériel d'origine du réseau : des baladeuses construites sur châssis Péchot... Le stationnement à l'extérieur a sérieusement terni la livrée et un bon dérouillage ainsi qu'un coup de peinture ne seraient pas du luxe !


À l’intérieur de l'atelier, la Françoise semble un peu seule depuis le départ de la "Grise"... avec pour seule compagnie un "Comessa"1 aux fortes allures de Gmeinder. 
Le petit tracteur O&K n° 250044 construit à Dortmund en 1951 est, lui, garé à l'extérieur.


Le Comessa1 possède un avertisseur sonore inattendu mais sans doute efficace et en tout cas très simple...


Bon, c'est pas tout ça mais en bons vaporistes, c'est surtout la "Françoise" qui nous intéresse...


La Decauville n° 1583 fait partie d'une série de machines n°1561 (1914) à 1719 (1917) livrées au Ministère de la Guerre, Direction des Forges à l'exception de 10 machines destinées aux CF marocains n°1688 -> 1697.
La n°1583 avait la chaudière n°5419 timbrée à 12,5 bar, le 15 février 1915. Elle a été livrée le 2 avril de la même année au Ministère de la Guerre. 
Vendue par les Domaines à l'entreprise de TP Ruvenhorst & Humbert2, elle est rachetée par M. Bary puis revendue au docteur Hummel3 qui la confie au CF de Bligny-sur-Ouche avec trois wagons Péchot au début des années 1980 avant de rejoindre le CF de Port aux Cerises vers 1986 avec la même rame.
Sa chaudière a été changée par une chaudière neuve Comesse en 1988. 
Suite à un déraillement son roulement est faussé et elle a été garée.


Évidemment, à la voir comme ça elle ne paie pas de mine...


Mais si la mécanique nécessite une bonne révision, la chaudière construite en 1988 semble saine...


et si le plan de grille n'est pas à sa place dans le foyer...


pas de panique : les barreaux sont soigneusement rangés dans la fosse... gageons que les autres pièces manquantes sur la machine sont aussi quelque part dans l’atelier !

Nous ne pouvons qu'encourager l'association qui s'est créée pour faire revivre la vapeur sur ce réseau : la mécanique semble réparable (la Vincent des Chanteraines a eu aussi dans un lointain passé un essieu faussé par un déraillement et l'axe a pu être redressé par une entreprise spécialisée).


Le réseau dispose d'un atelier plutôt bien équipé des infrastructures nécessaires à des travaux sur une locomotive à vapeur.
Le plus difficile pour l'instant semble d'obtenir les autorisations administratives nécessaires pour entreprendre des travaux... et bien sûr de trouver le financement.
Le Chemin de Fer du Port aux Cerises traverse un parc animé et très pittoresque, nous y avons passé une excellente après-midi et nous remercions toute l'équipe pour son accueil et nous leur souhaitons une belle réussite pour la suite.

Notes

1 Ce locotracteur était sur le réseau des Kaolins de Beauvoir à Échassières dans l'Allier avec un Jung qui est actuellement sur le Train touristique du Musée de la mine de Noyant-d'Allier.

2 Aujourd'hui, BSL KUMPEN LECAT RUVENHORST ET HUMBERT SEMICO (UGHA GROUP)
Georges Humbert (1896-1964), fait partie d'une famille d'entrepreneurs de TP depuis trois générations. Polytechnicien, il travaille à la reconstruction des régions dévastée après la Guerre de 14-18 et créée l'entreprise Ruvenhorst et Humbert avec son beau-père et en devient le gérant.
De nombreuses locomotives en voies normale, métriques et 60 sont passées entre les mains de cette entreprise dont la Tabamar qui était au dépôt de Villeneuve-la-Guyard.

3 Le Docteur Hummel fait partie de cette génération qui nous a précédés et c'est grâce à ces amateurs éclairés que nombre de matériel en voie de 60 et autres ont pu être sauvegardés. 
Grand amateur de machines en voie de 60, il avait une propriété à Montcourt où étaient entreposées une véritable collection de plus d'une dizaine de locomotives et une vingtaine de wagons.

Sources :

Page precedente