Le carnet du CFC

L'Exposition universelle de Bruxelles (1910) et le rail

MAD

Nombre d'exposition universelles en France ou à l'étranger ont bénéficié d'un petit chemin de fer intérieur pour en desservir les points fréquentés.
Si en France ce service voyageur a été proscrit par l'armée pour l'Exposition de Paris en 1878, l'année suivante, l'Exposition de Berlin a vu circuler le petit chemin de fer électrique de Werner von Siemens. 
Le transport des visiteurs par chemin de fer portatif et temporaire était né.

L'Exposition de Bruxelles (1910) a, elle, bénéficié de ce service. Un petit train a circulé sur une boucle pendant toute la durée de la manifestation, malheureusement si deux ou trois cartes postales le représente, la littérature, rapport, livre d'or, gazette n'en parle pas... ou alors peu. En tout cas je n'en ai pas retrouvé de trace.

Alors voici ce que j'ai pu collecter et reconstituer à partir des cartes postales, plans... S'il y il peu de vues du train lui-même, j'ai pu reconstruire la ligne et l'illustrer par de clichés d'époque.
Pendant que j'y étais, j'ai aussi abordé les tramways bruxellois relatifs à cette exposition, ainsi que les chemins de fer qui ont participé à sa construction par l'acheminement des matériaux.
Enfin, la machine à vapeur ayant été un fleuron pour l'industrie je reproduis quelques pages du Livre d'or e l'Exposition.

Sommaire

 

L'Exposition universelle de Bruxelles s'est déroulée à Bruxelles du 23 avril au 1er novembre 1910. C'est la troisième exposition internationale (1885, 1897) de la ville. Dédiée aux sciences, aux arts, à l’industrie et au commerce, elle met en avant les réalisations industrielles, commerciales et coloniales de la Belgique.
En effet au début du XXème Siècle, la Belgique fut enviée pour ses chemins de fer et ses routes. Pays très industrialisé (charbon) la Belgique acquiert le Congo en 1908 et devient une puissance coloniale européenne importante.
Dès 1905, date anniversaire de sa création, la Belgique souhaitait voir sur son territoire une grande exposition semblable à celles de Paris, de Londres ou de Berlin. C'était le moyen d'afficher au monde entier sa position de grande nation.

 

L'exposition

Concurrencée par Liège, Gand et Anvers, Bruxelles remporte finalement le lieu de l'exposition en 1905. Après le choix du site, une société anonyme fut formée, composée de 484 actionnaires, elle avait pour but de gérer l’entreprise, l’exploitation financière et commerciale de l’exposition universelle.
Les travaux d'aménagements : travaux publics et transports, furent même suivis par Léopold II qui donnera ses avis sur les projets.
Des aménagements urbains ainsi que des transports (tramways) furent créés pour la desserte les alentours de l'exposition.
Pas moins de 26 pays participèrent. Généraliste, l'exposition présentait une des plus puissantes manifestations industrielles, commerciales, scientifiques et artistiques que le monde ait admirées.

Quelques chiffres :

Les conventions eu égard au rail

Une convention passée en l'État et la ville de Bruxelles stipule certaines transformations de la voirie, des expropriations et principalement des dispositions relatives au raccordement du Rond-Point de la Petite Suisse avec l'avenue Louise à l'entrée du Bois de la Cambre.
Ce raccordement sera établi aux frais de la Ville de Bruxelles qui pourra utiliser les terrains appartenant à l'État

Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 214

Le Rond-Point de la Petite Suisse en 1954. L'activité tramway y est persistante.

 

 

 

L'entrée du Bois de la Cambre. 
Le bois de la Cambre est conçu sur une partie enclavée dans la ville de la forêt de Soignes en 1862 par Édouard Keilig, architecte de jardin allemand qui gagne un concours. L'espace aménagé à l'anglaise imite la nature et se caractérise par une irrégularité dans la conception des plantations et des voies. 

 

 

Malgré ces transformations, la ligne de tramway Bruxelles-Ixelles à Boisfort est maintenue en vue de ne  pas porter préjudice aux quartiers de Solbosch et de Boendel en cours de développement.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 225

 

 

Concernant le chemin de fer national, le Gouvernement dans son article 18-g) s'engage à accorder à la Compagnie de l'Exposition, certains avantages dont celui de garantir la gratuité du transport des marchandises belges sur les lignes de l'État.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 231

La convention entre l'État et la Compagnie de l'Exposition de Bruxelles de 1910 prévoit dans son article 18-i) un raccordement (VN) au réseau ferré ainsi que le développement de voies à l'intérieur de l'exposition ne dépassant pas 15 kilomètres.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 231

Les chemins de fer, comme pour les expositions précédentes accordent la gratuité du transport des produits d'origine belge et l'exemption du timbre pour les affiches.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 237

 

 M. le Baron Léon Janssen1, directeur des tramways bruxellois figure parmi les membres de la Commission supérieure de patronage.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 254

Parmi les services de l'exposition, la manutention est fortement remarqué et ses serviteurs ont droit à des éloges justifiés.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 274

En ce qui concerne les dispositions générales de règlement organique, chapitre manutention des produits, quelques prescriptions sont retenues en terme de poids, d'encombrement, de spécificités.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 307

 

Les travaux

Le service technique des travaux furent dirigés par l'architecte Ernest Acker, ancien directeur de l'Académie des Beaux-Arts et membres des Commission des monuments.
Le poste d'ingénieur en chef des travaux fut assuré par M. Alfred Masion, ancien ingénieur des Arts et Manufactures aux chemins de fer  de l'État.

Une partie des travaux concerne la voirie et principalement l'avenue Louise qui sera prolongée ainsi que les lignes de tramways devant desservir l'Exposition.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 300

De même le chemin de fer de l'État sera relié au site.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 300

 

Le matériel de chemin de fer et les tramways appartiennent au sixième groupe, classe 32.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 322-3

 

 

Nouvelle implantation de la voirie à partir du Rond-Point. L'avenue Louise à partir de cet endroit sera considérablement élargie.
La ligne de tramway tourne à gauche à l'entrée du Bois de la Cambre à l'endroit où sera édifiée la gare des trams à l'entrée de l'exposition.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 429

 

 

 

 

 

 

L'entrée principale de l'Exposition de Bruxelles (1910) avenue Louise à l'entrée du Bois de la Cambre avec deux tramways hippomobiles. 
À gauche le tramway s'engage dans la nouvelle avenue dont la construction avait été projetée. 
Au fond le bois de la Cambre.

 

L'avenue Louise

 

 

 

Un autre vue avec un tramway hippomobile.

 

 

 

L'avenue Louise au rond-Point avec au fond la statue des lutteurs.

 

 

Les travaux se répartirent en deux grandes activités : les appropriations de terrain et la construction des bâtiments. Ils commencèrent le 2 décembre 1907. On les trouve relatés en feuilletant la revue "L'Exposition de Bruxelles".
La plaine de Solbosch, dès le commencement fut transformée : les renflements et vallonnements ont disparu sous la bêche. La transformation est miraculeuse.
Certains terrains occupés par des agriculteurs ou maraîchers ont été loués jusqu'au terme de l'exposition en 1911.
L'Exposition s'étendra, à la fois sur les territoires d'Ixelles et de Bruxelles (faubourg de Boendael).
Le Gouvernement s'est engagé à établir des voies de raccordement du chemin de fer à la station d'Etterbeeck à la plaine de Solbosch. Quarante mille grands wagons de terre ont été déplacés ; cela se décompose en milliers et milliers de ces wagonnets ordinaires qui servent au transport des remblais.

Le grand chemin de fer trouve sa part dans cette vaste entreprise. La voie de l'Exposition et des embranchements sont tous réalisés. La future galerie des machines sera desservie ainsi que d'autres sections. Les raccordement ont coûté 50 000 Francs. L'exposition aura sa propre gare avec bureau et chef de gare. La station est déjà édifiée, il ne manque plus que les portes.
L'immense chantier totalise un périmètre de huit kilomètres entièrement clôturé.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 4
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Les travaux de terrassement ont été d'une importance exceptionnelle formant un total de 425 000 mètres cubes soit la charge de 42 500 wagons de 10 tonnes.

Récapitulatif de la contribution du chemin de fer et l'édification de la gare de Bruxelles-Exposition.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 44
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Ponts, égout, escaliers roulants, passage des câbles électriques sont prévus et en cours de construction.
La pose des câbles électriques devant desservir les divers points de l'Exposition.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 4
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La voie étroite au service des travaux. Traction manuelle et traction à vapeur conjuguent leurs efforts sur des voies éphémères pour la construction de l'Exposition.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 44
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Arrivée d'un train de matériaux en VN, précédé d'un homme au pas afin d'assurer le sécurité.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 4
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En juillet 1909, les "Galerie des Machines" et "Galerie des Chemins de fer" sont déjà achevées et seront étendues (annexes).

La station de tramway est, elle aussi achevée.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 44
5

 

Le pont de Solbosch est en travaux et sa finition est éminente.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 44
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La "Galerie des Machines" dont la première ferme fut posée en septembre 1908.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 4
51

 

 

La section allemande qui occupe une superficie totale de 24900 m2répartis en 1000 m2 pour le Pavillon, 3150 m2 dans la galerie des chemin de fer, 5500 m2 dans la Galerie des Machines et 18250 m2 dans la Halle de l'industrie.

 

 

Des visites aux travaux des officiels eurent lieu. Le samedi 9 octobre 1909 à 11 heures, les membres du Conseil s'embarquaient place Royale à bord de plusieurs tramways mis à leur disposition par MM. Léon et Albert Janssen pour leur deuxième visite de l'Exposition.
C'était l'inauguration de la nouvelle voie destinée à desservir l'Exposition. Cette voie est celle qui emprunte l'avenue Émile De Mot et a pour terminus l'entrée principale de l'exposition.

 

Le Roi Albert se rendit également sur le site du chantier de l'Exposition le 15 mars 1910, quelques jours avant l'ouverture officielle. Le Baron Janssen fit un discours à cette occasion.

 

 

 

Puis ce fut au tour des membres de la presse de se rendre sur place. Cette visite eu lieu le 24 octobre 1909, à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle de la Caisse de Retraite de l'Association     de la Presse belge.
Plus de 200 convives furent invités.
Noter à gauche les reliquats de voies portatives encore en place.

 

L'ouverture officielle de l'Exposition par Leurs Majestés le Roi et a Reine eut lieu le samedi 23 avril 1910. Toute la garnison de Bruxelles était sur pied, les grenadiers formaient un haie dans les jardins.
Le cortège royal a gagné l'Exposition par les avenues Louise et Émile De Mot sous les acclamations de la foule.
Le cortège fut reçu par les représentants de l'Exposition et les discours furent prononcés puis la visite de l'Exposition eut lieu.    

Le cortège royal quitte la section allemande après avoir visité le Palais de la Femme, la maison de Rubens, la section belge, la section anglaise et la section française.
La visite fut conclue par un banquet d'ouverture offert par le Président du Comité exécutif et la baronne Janssen  dans leur hôtel de la rue Lesbroussart.

 


Le plan de l'exposition avec les divers bâtiments qui présente les classes d'exposants.

Le plan de l'Exposition avec les tracés : en rouge des tramways bruxellois dont un ligne travers toute l'exposition ; en bleu la ligne de tramway intérieur en voie de 60. 

Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 438

La publicité

La publicité 
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 291

 

les voie de chemin de fer étaient des lieux privilégiés pour la placardage d'affiches publicitaires.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 292

affiche proposant le rélgement général de l'exposition.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 292

 

 

 

 

 

Le tracé du tramway intérieur (bleu)

Le tramway intérieur a été inauguré le 15 mai 1910.

En suivant la ligne, les cartes postales nous montrent soit le tramway intérieur lui-même soit la voie qui serpente à travers les bâtiments, pavillons et jardins. Voici quelques cartes postales et/ou photographies représentatives.
Pour repérer plus facilement il est intéressant d'utiliser le plan d'ensemble J. Lebègue & Cie

Celà dit, il n'y pas pas d'information sur le matériel roulant qui devait se limiter à un train circulant sur cette vaste boucle.

Le dépôt se trouvait à l'extrémité de la ligne à côté de la boucle de retournement des tramways bruxellois.

Le tracé partait de la boucle de retournement de la ligne des tramways bruxellois qui desservait l'entrée principale. Il contournait en partie cette boucle avant de se diviser en deux branches reliées par un triangle. Ces deux branches se rejoignaient dans un tracé parallèle à l'extrémité de la grande façade du bâtiment de la section belge. 
Ce triangle permettait deux directions : le terminus de la ligne ou son trajet en circulaire.

expo-brux-1910_144.jpg (66852 octets)Sur cette carte, on voit la voie de 60 sur sa partie située entre le dépôt et le triangle dont on aperçoit l'aiguillage d'entrée.
Les voies de 60 et celle des Tramways bruxellois se côtoient.

 

 

 

 

Agrandissement du triangle situé sur le plan (cercle noir).
Sur la carte postale de droite au fond la "Section belge" et la Grande Façade.

Plan de situation.

 

 

 

 

 

 

 

expo-brux-1910_099.jpg (71747 octets)La branche de gauche contourne le bassin du "Jardin de Bruxelles" situé devant la terrasse de la "Grande Façade", longue de 260 mètres (10) et se dirige vers son terminus de l'entrée principale
La voie en sens inverse s'engage en direction du "Palais de Travaux de la Femme", passe devant de la "Maison de Rubens" (12) et le "Pavillon de la Ville de Liège".

 

 

expo-brux-1910_132.jpg (45467 octets)expo-brux-1910_141.jpg (51247 octets)Le bassin du "Jardin de Bruxelles" sous divers angles de prises de vue montrant la voie du Tramway intérieur au premier plan.

 

 

Le Pavillon de la Ville de Liège.

 

 

 

Deux vue prises de la grande façade. À gauche sur l'aile droite de la grande façade avec au premier plan les "Jardin de Bruxelles" et au fond à droite, la station des tramways bruxellois.
Sur la photo de droite, même prise de vue mais prise à partir de l'aile gauche de la grande façade davantage fixée sur les diverses constructions :  "Palais de Travaux de la Femme","Maison de Rubens", "Pavillon de la Ville de Liège"...
Au fond, le Bois de la Cambre.

 

La "Maison de Rubens

 

 

 

 

Le Pavillon de la Ville de Bruxelles. Construit dans le style flamand du XVIIème siècle, chacun des services publics y étaient représentés : école, police, etc.
Noter au premier plan le passage de la voie étroite encastrée dans la chaussée.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 567

 

Les deux branches se rejoignent devant le "Palais de la Ville de Bruxelles" (15) où les deux voies continuent parallèlement.
Elles poursuivent en double voie devant les "Halles de la section belge" (15) passent devant le "Pavillon du Brésil" (24).
Le Pavillon du Brésil avec un train se dirigeant vers la gare des Tramways de Bruxelles à l'entrée de l'Exposition.

Le Pavillon du Brésil. La voie se dirige vers la "Section allemande".
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 623

 

 

Le "Palais de la Tunisie". La double voie s'inclinait dans l'avenue des Colonies sur la gauche.

 

 

expo-brux-1910_130.jpg (45924 octets)"L'avenue des Nations".

 

 

 

Les voies tournent sur la gauche de part et d'autre du "Jardin des Colonies", encadrent de petits bâtiments, puis passent devant le bâtiment de la "Section belge" (16), à gauche et le "Pavillon de l'agriculture et de l'Horticulture" (France) à droite.

 

 

Elles coupent perpendiculairement "l'Avenue du Pesage" par un pont qui donne sur la place du Solbosch, puis débouchent sur le "Village sénégalais" à gauche. 

 

La "Plaine des attractions". Sur la photo de gauche, cette section est encore en construction, les échafaudages ne sont pas encore démontés et la double voie de 60 simplement posée à même le sol.
Sur celle de droite, les visiteurs ont investi le lieu et la voirie est achevée.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 654

Elles s'inclinent ensuite sur la gauche et se séparent à nouveau encadrant "le Jardin allemand" et le "Pavillon allemand".

expo-brux-1910_140.jpg (51223 octets)Le "Pavillon allemand" était le centre de la section pour les exposants et pour les visiteurs. On y trouvait les bureaux du Commissariat général du Gouvernement, des salons, des salles de conférence.
Sur la deuxième photographie on remarque une voie normale sans doute pour acheminer les matériaux et démontée par la suite.

 

expo-brux-1910_017.jpg (68488 octets) expo-brux-1910_017a.jpg (52802 octets) expo-brux-1910_108.jpg (54811 octets) expo-brux-1910_110.jpg (53560 octets) expo-brux-1910_111.jpg (68638 octets)
Série de diverses cartes postales montrant le "Pavillon allemand". C'est certainement celui qui a été le plus photographié. Cela nous permet de visualiser la voie de 60.

La brasserie allemande et le plan de situation avec le tracé de la voie de 60.

 

 

 

 

Les Halles de la "Section allemande" s'alignaient sur 500 mètres. La halle des chemins de fer était construite en bois. Des locomotives et de vastes wagons y étaient exposés. 
Derrière les halles se trouvaient les chaudières à vapeurs chargées de fournir la force motrice aux machines et aux locomotives. Les ingénieurs allemands avaient édifié un haute tour chargée du refroidissement de l'eau qui après être passée dans la halle des machines y faisait retour. Le débit de ce vaste condenseur était de 5000 m3 à l'heure. Il y avait plusieurs halles : celle des machines motrices ; celle de l'industrie ; celle des grandes machines dont on voit le montage d'un pont roulant.

 

La halle des Machines
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 596
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La halle de l'industrie
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 597

Le cortège des saisons : Les tournesols avec en fond le Pavillon allemand. Noter la voie eu premier plan.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 644

 

 

 

Chacune des voies encadrent ensuite le "Jardin hollandais", puis le "Jardin de la Ville de Paris" en formant une vaste boucle rectangulaire se terminant par la "Terrasse des Nations".

 

 expo-brux-1910_117.jpg (64033 octets) expo-brux-1910_118.jpg (57821 octets) expo-brux-1910_131.jpg (60169 octets)

Cette grande boucle mesure environ 5 000 mètres.

expo-brux-1910_136.jpg (25276 octets)On ne sait pas grand chose au sujet du matériel roulant en voie de 60. La courte rame se composait d'une motrice électrique ou à moteur thermique à essieux et d'une baladeuse à lanterneau à essieu également. 
On peut supposer que le triangle situé près de la remise permettait aisément au tramway de prendre l'un ou l'autre direction sur la boucle.

 Mais quel est le constructeur ? Quel matériel a-t-il été mis en service ? Ses caractéristiques ? Aucun document ne le révèle.

La gare du tramway Bruxellois (rouge)

Au sujet des Tramways bruxellois ayant desservi l'Exposition le site "Le blog de Castillo - 2017" a collecté des informations intéressantes.   

Les Tramways Bruxellois avaient obtenu la concession d'un hectare de terrain sur le site de l'exposition, à droite de l'entrée principale, approximativement sur l'actuelle avenue Franklin Roosevelt. Une gare avait été aménagée, équipée de voies de garage et d'une voie en boucle, reliée aux voies venant de l'avenue Émile De Mot (l'actuel boulevard Général Jacques) et aux voies de l'avenue Louise, par des voies établies dans l'avenue des Tramways (l'actuelle avenue Lloyd George). La gare du Solbosch sera desservie par 80 convois par heure.
leblogdecallisto

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le comité exécutif a concédé aux tramways bruxellois une station terminale à l'intérieur du périmètre de l'exposition dans le prolongement de l'avenue Émile De Mot.
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 438

Photo de la gare terminale avec une rame d'une motrice et de deux voitures prête au départ en direction de l'avenue Émile De Mot. Noter la passerelle permettant d'accéder aux voies.
leblogdecallisto

 

Sur cette photo, on distingue des voies de garage en impasse dans le prolongement de l'avenue Émile De Mot.
Noter la rampe d'escalier menant à la passerelle vue sur la photo précédente.
leblogdecallisto

 

 

expo-brux-1910_145.jpg (107027 octets)Rare carte postale de la station des Tramways bruxellois avec un tramway sur la boucle.

 

 

 

 

L'avenue Émile De Mot. Le tramway longe le Bois de la Cambre et s'éloigne de l'Exposition.
leblogdecallisto

 

 

Voici la station des tramways. Ce sont des poteaux chargés de fils, les voies nombreuses, les quais de débarquement et les barrières en labyrinthe où ira s'entasser la cohue aux heures de grandes affluences. 
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 445

L'avenue du Pesage en prolongement de l'avenue du Derby et aboutissant à la Place du Solbosch.
Motrice 217.

Les billets de tramway. Un supplément de cinq centimes était demandé pour se rendre à l'exposition.
leblogdecallisto

 

 

Le "Pavillon espagnol" était situé sur l'avenue de Solbosch. Sur certains cartes postale on voit bien la voie du tramway, sur d'autres elle n'existe pas. 

 

 

 

En terme de matériel roulant la motrice n°1305 fait partie du lot réceptionné pour l'Exposition Universelle de 1910
Photo http://transporturbain.canalblog.com/pages/150-ans-de-tramways-a-bruxelles/37348137.html

 

 

 

La force motrice

La force motrice n'est pas en relation directe avec le chemin de fer mais c'est un des fleurons de l'industrie des XIX et XXème Siècle.
Dans les sections internationales, elle est présente. Mille machines, fonctionnent comme elles devraient fonctionner à l'usine. Pompes, machines d'extraction, marteau-pilons, dynamos, machine-outils, presses, toutes y sont présentées au visiteur.
Leur installation est spectaculaire. Comment la force est produite ? Comment elle est acheminée aux multiples machines ? Quelles en est le combustible ? Comment il vient à pied d'œuvre ?

L'ensemble de ces machines et moteurs est alimenté par des chaudières modèles dont la caractéristique est l'automatisme complet, grâce à l'installation d'un chargeur mécanique qui reçoit le poussier et le demi-gras par wagons du chemin de fer.
Les cendres et mâchefers sont évacués de manière rationnelle et automatique également. 
La station de chargement se trouvait derrière les bâtiments. Le poussier demi-gras était déversé dans cinq trémies, placées en sous-sol et en communication avec un distributeur. De là, le transport du poussier était assuré par une chaîne sans fin dont les godets se chargeaient au distributeur et montaient jusqu'au bâtiment des générateurs. Ces godets passaient sur une bascule automatique qui enregistrait le poids du charbon amené par chaque godet, montant au dessus des chaudières surmontées de grands entonnoirs dans lesquels, le poussier se déversait.
Ces entonnoirs servaient de zone de provision que le chauffeur pouvait ouvrir par un registre en cas de manque. Le charbon descendait le long de barreaux inclinés, et se réchauffait avant de brûler de la manière plus rationnelle.

La chaîne à godets redescendait, passait sous les foyers et récupérait les cendres qu'elle évacuait à l'extérieur.
Le chauffeur surveillait à ne pas manquer de combustible au niveau des entonnoirs et résidus de mâchefer formés après la combustion.
Le tirage était aussi résolu mécaniquement par l'installation de ventilateurs qui provoquaient un tirage forcé.
Des concours de chauffe mesuraient la variation des quantités de combustible consommés pour un même nombre de calories. 

Toute cette installation ne consommait que 1,75 % du rendement des chaudières ce qui représentait une amélioration, à la fois, humaine et économique.
Les chaudières envoyaient de la vapeur saturée ou surchauffée par canalisations souterraines à huit machines installées à proximité.

Les sections allemande et française comprenaient dix unités dont quatre à surchauffe soit un ensemble de 4200 m2 du surface de chauffe, produisant normalement 15 à 20 tonnes de vapeur à 10 atmosphères à l'heure.
Un ensemble complexe de tuyauterie descendait sous les planchers et allait distribuer la vapeur aux différentes machines dont certaines faisaient fonctionner une dynamo directement connectée sur l'arbre moteur, remplaçant ainsi la courroie devenue trop imposante..

L'Exposition produisait elle-même son électricité à l'exception  de celle en provenance d'une station établie au Bois de la Cambre près de l'entrée principale qui délivrait 1800 KW. 
Du coté du "Jardin français" à l'extrémité de la galerie se trouvait une vaste plaque de marbre garnie de centaines de manettes, de cadrans et d'appareils de mesure. C'était le tableau de distribution des différentes lignes électriques.
Photos :Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page
657 à 663

 

Les locomotives

expo-brux-1910_146.jpg (47361 octets)En ce siècle de locomotions nouvelles, (navigation aérienne, traction électrique...) doit-on encore s'intéresser aux bons vieux chemins de fer ? La réponse affirmative n'est pas douteuse.
La mécanique moderne fait qu'une panne de locomotive devient une rareté. Un retard de dix minutes devient un événement sur un réseau aussi compliqué, aussi chargé que le réseau belge, le plus dense du monde avec 155 Km. par 1 000 Km2 contre 103 en Allemagne et 85 en France.
Le chemin de fer reste le moyen de transport le plus utilisé et le plus économique.
La bonne vieille locomotive a fait de réels progrès depuis 1897.
Pour s'en convaincre, il suffisait de faire une visite au hall des chemins de fer, où l'on pouvait admirer quelques petites merveilles... de taille monstrueuse.

L'État belge exposait une série de machines du type "Flamme" c'est à dire à quatre cylindres égaux avec chaudière à surchauffe et essieux couplés jusqu'à cinq pour les fortes tractions.
Certaines machines étaient munies de la "pédale élastique" servant à la répétition des signaux de la voie. Une sorte de brosse métallique, située à proximité du signal à répéter et qui sort du sol lorsque la voie est fermée. Ce système entraîne aussitôt la mise en action des freins en face du signal d'arrêt.
En dehors des machines belges, étaient exposées des machines italiennes et françaises. Ces dernières étaient exposées par les compagnies de l'État, du P.L.M. du P.O. et du Nord. Elles constituaient des spécimens intéressants en terme de rendement et certaines ont atteint la vitesse de 132 Km/h.
L'Allemagne présentait de nombreuses machines pour trains lourds et trains de vitesse.
Par ailleurs des machines plus petites destinées aux manœuvres et aux usages industriels  devaient résister à des fatigues excessives, s'accommoder à toutes circonstances défavorables et supporter les voies défectueuses. 

 

 

Une curieuse locomotive électrique à accumulateurs était exposée par la Collectivité des électriciens de la section belge. Elle fut inaugurée le 12 septembre, moins d'un mois après sa destruction par le feu. 
Le livre d'or de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910 - page 582

Les reste d'un modèle de locomotive pour train de marchandises, exposé au stand de la Compagnie des Chemins de fer du Nord-Est (North-Eastern Raiway) de l'Angleterre et détruit par l'incendie de l'exposition.

 

 

 

Les mines

expo-brux-1910_109.jpg (52926 octets)La Collectivité des Charbonnages de Belgique et l'Administration des Mines étaient représentées dans un élégant pavillon dans lequel des expositions juxtaposées offraient l'éclairage sur l'importance réelle de l'activité minière.

 

 

 

L'incendie du 14 août

Dans les annales de notre Exposition, le dimanche 14 août marque une date de profonde tristesse. En quelques heures le feu détruisit en partie un laborieux travail de quatre années, transformant en un immense brasier la Section belge, les bureaux du Comité exécutif et du Commissariat général du Gouvernement, la Section anglaise, le Pavillon de la Ville de Paris, le Palais de l’Alimentation française, Bruxelles-Kermesse et toutes les attractions de «Luna-Park », entamant les Galeries de la Section française, anéantissant le Restaurant Duval-Gruber et quelques petits Pavillons situés sur la gauche de l’avenue des Nations, brûlant une quinzaine de villas de l’avenue du Solbosch, sans qu’il fût matériellement possible d’arrêter les ravages de l’élément destructeur....

En quelques instants l’incendie s’est propagé avec une telle rapidité que tout le monde en reste stupéfait. La foule, en présence de ce spectacle terrifiant, est comme atterrée.
Bientôt toute l’aile gauche ne forme plus qu’un brasier. Un cordon de feu court en serpentant le long de la corniche de la façade monumentale. En moins d’un quart d’heure c’est l’embrasement général de tout le vaste hall. Des flammèches emportées par le vent vont propager le sinistre. Pendant que d’un côté les flammes gagnent la Section anglaise, une pluie de brandons s’abat sur Bruxelles-Kermesse.
Sous l’action de la chaleur, les poutrelles de fer formant l’ossature de la colonnade se tordent. Toute la façade s’écroule avec fracas, découvrant le brasier sur toute son étendue. En présence de ce spectacle, devant cette mer de feu, on comprenait quels efforts formidables allaient devoir être déployés par les pompiers qu’on voyait arriver de toutes parts avec des dévidoirs, des pompes à vapeur, des auto-pompes, des échelles....

Tout sera reconstitué !
Le Comité exécutif, s’étant réuni le lundi, à 4 heures du matin, dans le corps de garde, éclairé par un misérable lumignon, décida, à l’unanimité, de laisser l’Exposition ouverte et de reconstituer les parties endommagées. La douleur était sur tous les visages, mais il n’y eut chez personne un moment de faiblesse ou de désespérance.
Texte tiré du Livre d'Or de l'Exposition Universelle de Bruxelles 1910 - Incendie

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Trois points restent en suspend 

Mystère autour de cette carte postale où l'on voit très nettement la double voie étroite avenue des Concessions or sur le plan de l'Exposition, cette avenue ne comportait pas de voies.

 

 

expo-brux-1910_121.jpg (49249 octets)Le "Pavillon de l'Espagne avec une voie, sans doute une voie de service car sur un autre cliché ma voie a disparu.

 

 

 

 

Notes :
  • 1 Gérard Hubert Léon Janssen naît le 21 mars 1849 à Maastricht. Il fait partie de la fratrie de 5 enfants qu’eurent Gustave Janssen (1825-1910) et Isabelle Neven (1827-1901). La famille quitte Maastricht pour venir s’installer à Bruxelles en 1853. Il entre en 1866 à l’École Royale Militaire et termine ses études d’officier le 6 octobre 1868.
    C’est en grande partie sous l’impulsion de Léon que la compagnie des Tramways Bruxellois connaît une expansion sans précédent : outre l’électrification du réseau et la desserte des quartiers suburbains, on peut également retenir qu’il parvint à acquérir l'unification temporaire de plusieurs réseaux de tramways électriques à Bruxelles en 1899, au profit des Tramways Bruxellois et, indirectement, de la Société Générale !

  • 2 Émile De Mot (1835-1909), juriste, avocat à la cour de cassation était le bourgmestre de Bruxelles. Il devint échevin puis,  bourgmestre de Bruxelles de 1899 à 1909.

Sources :

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