Campagne de remise à niveau pour le Campagne
Vincent Timcowsky
Le 28/02/2011
La « bonne à tout faire » qu’est le campagne nécessite malgré sa légendaire robustesse un minimum d’égards, son embrayage et son accouplement nous l’ont récemment rappelé.
Suite à un précédent démontage et une chute malheureuse du disque celui-ci fut retaillé dans de la garniture type « Ferrodo » en y incluant les dents d’entraînement, montage original à double titre puisque « d’origine » mais aussi « peu commun » même si il a résisté de longues années.
Le tracteur passera par la suite entre des mains pas toujours très aguerries, première étape dans le cursus de formation conduite. Pour autant il ne rechignait pas à remorquer y compris un train de machines vapeurs, en limite d’adhérence.
Arriva ce qui devait arriver, « Vincent, y a l’embrayage qui patine !!!!! » Fort de mon expérience passée et muni des clefs nécessaires j’attaquais la bête, insouciant. Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver des petits bouts de « charbon » dans le fond de la cloche, autant de dents sectionnées au ras du disque ; notre réparation avait vécu…….bien moins longtemps que l’original, il fallait trouver une combine………..
Le disque réparé l’ayant été dans une entreprise n’existant plus, je recherchais dans mes documents quelqu’un capable de refabriquer la chose, tout en pensant à renforcer les dents, mais de quelle façon ? Un disque en bronze pourrait-il supporter le glissement frottement, le plateau ne se marquerait-il pas ? En définitive le principe automobile devait l’emporter, un disque métallique avec garniture collée, restait le problème de la réalisation.
Après avoir consulté le « pape » de la machine-outil, j’ai nommé Jean Marie Lemaire, celui-ci me conseilla une société spécialisée en découpe laser, je le chargeais de commander la pièce qui arriva quelques temps après. Restait à la garnir, la société ETIENT FRERES, 9 rue du commandant PILOT à NEUILLY sur seine s’en chargea.
Voir la vidéo
La collection des pièces constitutives de l’embrayage. | |
L’embrayage sur sa cloche, l’arbre visible au premier plan commande la fourchette |
Un autre problème devait apparaître rapidement, celui du lien entre moteur et boîte.
En effet, nous avions à l’époque, avec Gilbert Dumy, fabriqué une sorte de flector à l’aide de toile caoutchoutée, le tout coincé entre les deux tulipes de transmission. Le caoutchouc souffrait en silence, mais la toile devenait de plus en plus lâche………
Une décision s’imposait, l’installation d’un « vrai » joint, élastique mais plus résistant.
Le très complet catalogue des établissements « PRUD’HOMME TRANSMISSIONS » nous apporta la meilleur réponse.
L’un des deux accouplements élastiques, posé sur sa douille Moyeu |
Jean Marie Lemaire fut à nouveau sollicité pour réaliser un changement radical, soit l’ablation des deux tulipes existantes et la réalisation de deux moyeux et d’un flasque raccord. A peine levé de sa planche à dessin, il se retrouva dans son antre pour usiner et ajuster.
Vint l’heure du remontage, plaisir partagé avec Jacques Harribey, avec l’angoisse de ne pas réussir, les relevés de côtes ayant étés fait à la volée, mais il faut croire que les dieux de la mécanique nous étaient favorables………
Je tiens aujourd’hui à remercier les personnes qui m’ont accompagné dans cette aventure et plus spécialement Jean Marie Lemaire et Jacques Harribey, capables tous les deux de supporter mes impatiences et sautes d’humeur lors du remontage.