Le carnet du CFC

La Bouillote en Limousin

MAD

La Bouillote a eu une vie avant de porter cette devise qui lui a été donnée par Henri Gaumont qui exploitait une voie de 60 dans le parc de Thévray-sous-Ferrière (27) .
Cette vie s'est passée en partie en Limousin bien qu'appartenant à l'Entreprise de Travaux Publics de M. Jehan Blanchard à Agen. En effet, d'après les archives que ce monsieur m'a livrées, c'est surtout en Limousin que la brave "Lucy" (puisqu'elle s'appelait ainsi à lépoque) a oeuvré dans les grands chantiers engagés entre les deux Guerres.
Tout d'abord la construction de l'aérodrome de Limoges-Feytiat puis la
destruction de la caserne des Bénédictins et la construction de la gare de Puy-Imbert (triage de Limoges).

La construction de l'Aérodrome de Limoges-Feytiat

C'est à l'occasion d'une vente aux enchères des objets du Président de la République Armand Fallières (1841-1931) organisée à Agen en avril 1971 que cette machine fut révélée.
La machine n'a pas trouvé d'acquéreur.

L'aérodrome St Lazare, devenu Limoges-Feytiat, fin des années 1920, a fait l'objet de gros travaux de génie civil dont une partie a été confiée à l'entreprise J. Blanchard d'Agen.

 

 

Dans une lettre que  Monsieur Jehan Blanchard Fils m'a adressée, ce dernier évoque des souvenirs de jeunesse passée sur les chantiers de TP. C'est son père qui en était le propriétaire.

 

Elle avait servi au chantier de démolition de l'ancienne caserne des Bénédictins à Limoges non loin de la nouvelle gare qui allait être construite par le P.O.

La caserne des Bénédictins

La démolition de la caserne des Bénédictins en 1931. On aperçoit la petite "Lucy" tractant sa rame de wagonnets dans le chantier de démolition.
À gauche les ouvriers posent devant les wagonnets chargés de déblais, pelle à la main.
À droite on la voit au milieu des gravats, qu'elle devait transporter.

 

Au cours de mes recherches sur son histoire, Monsieur Paul Colmar du journal "La Montagne" m'avait envoyé cette photo de l'agrandissement du triage de Puy-Imbert (Limoges) en 1934. Mais la locomotive n'est pas une 020T mais bien une 030T Decauville et les wagons sont des wagons type "girafe" avec des caisses en bois, 
Ce matériel n'appartenait pas à l'entreprise Blanchard qui possédait des wagonnets à benne basculante et une deuxième locomotive O & K.

 

Les gares de Limoges-Bénédictins
Il ne s'agit pas ici de retracer l'histoire complète de la Gare de Limoges, d'autres l'ont fait avec talent, mais simplement de rapprocher quelques images des archives de M. Jehan Blanchard et sa locomotive Lucy qui a contribué à la construction de la gare des Bénédictins en 1929.

C'est en 1856 que la première locomotive à vapeur arrive en gare de Limoges. Mais c'est en 1840 qu'est construit un quai en bois sur la ligne du P.O. au niveau de la capitale de la Haute-Vienne.
En 1861, le percement du tunnel des Bénédictins met fin au cul de sac. 
Cette vaste construction de tunnels, tranchées, ponts, etc. ouvre la voie vers Brive via Uzerche.


La gare de Limoges en 1863.


La gare vers 1900


La gare de 1929 et toujours actuelle. 

La gare de Limoges-Bénédictins a été inscrite à l’inventaire des Monuments historiques le 15 juin 1975.

D'après M. Claude Lacan, en 1938 la construction de l’Arsenal – usine de moteur d’avion Gnome et Rhône a nécessité pour les terrassements d’accès de l’embranchement ferroviaire, la mise en action d’une voie Decauville.

Quand elle n'est pas dans le Limousin elle sillonne les berges de la Garonne dont elle assure la réfection des digues à Marmande ou à La Réole suite aux inondations de 1930 mais c'est plus tard en 1938. 
Son chauffeur, c'était Monsieur Paponeau qui a voulu la racheter lors de la vente Fallières, mais il ne l'a su qu'après, elle était déjà partie.

 

La petite "Lucy " jusqu'en 1970-71 est restée dans un hangar de l'entreprise Blanchard à Agen.
Une annonce de Loco-Revue (décembre 71) la présente en bordure de la RN 113 (à vendre). C'est Henri Gaumont de Thévray-sous-Ferrière qui la rachète. Il la baptise "Bouillote" (devise qu'elle porte toujours).

En 1971, elle arrive chez Henri Gaumont sur son réseau de Thévray-sous-Ferrière où elle circule dans le parc mais pas très souvent et peu de photos d'elle ont été prises.

 

 

Quand elle est arrivée au CFC elle était dans la même livrée et on l'allumée.

C'était en 2001.

 

 

 

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